Le Bracelet

Andrea Maria Schenkel

Actes Sud

  • Conseillé par
    4 juin 2018

    1939-1945

    De l’auteure, j’avais lu Un tueur à Munich après l’avoir rencontré à La Fête du livre de Saint-Etienne.

    Archi connue en Allemagne où elle a publié des dizaines de romans policiers, elle commence à être traduite en France depuis peu.

    Mère de famille dans la région de Munich, ses polars ont tous un fond historique et sont bâti sur une solide documentation.

    Ce dernier roman est paru outre-Rhin en 2016, et n’est pas du tout un polar. Mais il se base encore une fois sur l’Histoire.

    Le petit Carl Schwarz doit quitter l’Allemagne avec ses parents et sa soeur. Sa mère est catholique, mais le pays est devenu trop dangereux pour son père juif. La famille déniche des billets de bateau pour Shanghai via Gênes, mais au dernier moment le père décide de rester à quai. Lui qui a défendu son pays dans les tranchées de la Première Guerre mondiale ne peut pas croire que l’Allemagne s’en prenne à sa personne.

    Au même moment, une jeune fille tombée enceinte d’un soldat sans être mariée est envoyée chez sa tante, faiseuse d’anges ; celle-ci s’occupe d’elle et la recueille. Une femme du monde qui a eu plusieurs fois recours à ses services vient lui demander une nouvelle fois son aide. Mais à présent, elle voudrait adopter un nourrisson – c’est à cette seule condition que Himmler lui accordera le droit d’épouser l’homme avec qui elle vit.

    En 2010, aux Etats-Unis, Carl Schwarz coule une retraite paisible avec Emmi, la femme qui partage son existence depuis plus de soixante ans. Un après-midi, le téléphone sonne. Un homme, mandaté par le musée de l’Holocauste, aimerait lui poser des questions. Soudain tout le passé resurgit…

    Trois histoires qui se rejoignent en toute fin de livre autour du fameux bracelet.

    Trois histoires que j’ai aimé suivre, toutes prenantes, m’attachant aux personnages.

    Mais une fin que j’ai trouvé traité un peu rapidement, même si l’auteure a tentée de ralentir le rythme avec des rebondissements qui n’en finissaient plus.

    L’image que je retiendrai :

    Celle des allemandes toujours en train de tricoter, ce qui fait dire à l’un des personnages que Les chinois nettoient(ce sont eux qui ont les pressings), les Allemands tricotent (p.263)


  • Conseillé par
    10 mai 2018

    Que faire lorsque l'on est juif à Munich en 1938 et qu'une opportunité d'exil se présente ? Partir bien évidemment ! Ce sera le choix de Grete la mère de Carl et de Ida alors que le père prendra la décision de rester en Allemagne pays qui ne peut le persécuter puisqu'il a combattu pour lui !Mais ce n'est cette Allemagne-là qui sera mise en évidence au travers de la vie d'Herna et de sa tante adepte de Hitler.
    Deux facettes de la seconde guerre mondiale aussi terribles l'une de l'autre décrites avec un réalisme puissant.
    Les années passeront, Carl rejoindra New-York. Pour une vie nouvelle ? Peut-être ? Mais le passé est toujours là plus présent que jamais.
    Au-delà de la fresque historique Andrea Maria Schenkel sonde sans pitié la nature humaine et ses déviances pour un dénouement qui ne fait que renforcer son récit.

    Michèle - Gargan'Lectrice