Ainsi va le jeune loup au sang
EAN13
9782246652595
Éditeur
Grasset
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Ainsi va le jeune loup au sang

Grasset

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Tout commence au bas de la Tour Montparnasse. Le Paris des années 70 ressemble
alors à un chantier. Samuel est un enfant solitaire, orphelin de père, élevé
par une mère dépressive, accrochée à sa maison du passage d'Odessa, que la
mairie menace d'expropriation. On a déjà démoli la gare, la tour se construit,
et tout autour, le quartier se modernise inéxorablement. Regroupée en
phalanstère de pseudo-révolutionnaires hostiles au plan d'urbanisation, sous
la férule d'un prof d'histoire gauchisant et bavard, la famille tente de
résister. Peine perdue. La mère entre à Sainte-Anne comme on se réfugie hors
du monde. Samuel, maintenant adolescent, entre en délinquance, avec le rêve de
dynamiter la « grande vilaine ». Sa bombe est un pétard mouillé, mais il se
retrouve en prison. Drogue, sexe, c'est un dépucelage brutal auquel le petit
terroriste trouve certains avantages. Sortant de là, il doit la vie sauve à un
couple mal assorti : Sanchez, le chef de chantier de la tour et sa femme
Hélène, devenue trop jeune pour lui, mais tout à fait mûre pour Samuel. Drôle
de ménage, Dans les bras d'Hélène, le garçon se découvre farouche, et joue,
pour Sanchez, le rôle du fils prodigue ou de l'ange exterminateur. C'est bien
d'un crime dont il s'agit. Et la rédemption viendra des livres, de l'écriture,
de la ressemblance progressive - réelle ? - entre Samuel et l'auteur. Ainsi va
le jeune loup au sang est un roman d'initiation, où la cruauté de l'auteur
dissimule à peine une tendresse pour ses personnages parmi les plus étonnants.
Un chien qui a une pile à la place du coeur, un peintre fou de Picasso, un
écrivain célèbre suivi dans son enfer. Comme dans cette scène d'anthologie que
Samuel décrit en voyeur fasciné par Hervé, où l'amour physique confine à la
grâce, la perte au rachat, le désir à l'offrande : tout le talent de
Christophe Donner est là, dans ce basculement du sordide vers le sublime.
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