L'exil d'Ovide
EAN13
9782709657921
Éditeur
Jean-Claude Lattès
Date de publication
Langue
français
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L'exil d'Ovide

Jean-Claude Lattès

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«  En l’an 8 après J.-C., Ovide est relégué par Auguste à Tomis, l’actuelle
Constantza en Roumanie, au bord de la mer noire. Sur cette petite île, il
résidera dans une villa qui constituera son unique royaume. Quelles sont les
raisons de cet exil ? Les historiens ne s’accordent guère. Certains avancent
qu’Ovide aurait eu une liaison avec Julie, la fille d’Auguste ou aurait
pratiqué la divination, interdite en ce temps-là. Il quitte Rome en emportant
ses biens ; sa femme, en revanche, ne le suit pas. Le poète veut-il lui éviter
le déshonneur et l’opprobre ? Il s’adresse à sa femme et à ses amis dans Les
Tristes et Les Pontiques, ses lettres poétiques, destinées à la postérité, où
il se plaint de sa relégation.
J’ai l’impression en les lisant aujourd’hui, traduites par Marie Darrieussecq,
qu’Ovide s’adresse à moi comme à un frère et, souvent, j’ai le désir de le
consoler. Je souffre avec lui du même éloignement, de la même douleur
maintenant que je suis seul en France. J’ai ressenti aussi cette même peine en
Algérie comme si la patrie ne faisait rien à l’affaire. On peut ainsi être
exilé deux fois, chez soi et chez les autres.
De guerre lasse, Ovide abandonnera son combat et ses lettres à ses amis et à
sa femme se feront plus rares. Il se sait perdu et ses jours comptés… La
tristesse et la solitude abrègeront sa vie. Même mort, Ovide ne reviendra
jamais à Rome : Auguste refusera qu’il y soit enseveli.
J’ai tout perdu : mon pays, ma famille, et cela à de nombreuses reprises.
L’exil est ce ressassement de la perte. Il n’y pas de retour possible pour
celui qui a abandonné son lieu de naissance de gré ou de force. L’exil est
aussi ce sentiment envoûtant qui nait de la destruction du passé et de
l’attente d’une renaissance.  »
Une évocation poétique, bouleversante sur ce sentiment d’exil. Ovide est le
héros, le frère, le miroir de l’auteur dans ce récit où l’on croise aussi
d’autres écrivains dans leur exil  : Joyce, Léonardo Sciascia, Pessoa, Thomas
Mann, Zweig…
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