Histoire des pensées sociologiques
EAN13
9782200355180
ISBN
978-2-200-35518-0
Éditeur
Armand Colin
Date de publication
Collection
ECO.SCPO.GEO
Nombre de pages
450
Dimensions
2,4 x 1,6 cm
Poids
740 g
Langue
français
Code dewey
301.01
Fiches UNIMARC
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Histoire des pensées sociologiques

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Armand Colin

Eco.Scpo.Geo

Indisponible
Chapitre 1?>Les prédécesseurs?>Depuis l'Antiquité, la pensée des grands auteurs est émaillée de réflexions qui relèveraient aujourd'hui de la sociologie. Cependant, on ne peut parler de sociologie qu'à compter du moment où naît une démarche systématique qui conduit l'analyse :• •à dépasser le niveau de la simple « réflexion sociale » pratiquée par tout un chacun ;• •à constituer une discipline autonome, c'est-à-dire un champ, une communauté scientifique, dont les normes de scientificité, les concepts, les domaines d'étude, les méthodes et les institutions (chaires, revues, laboratoires...) tracent des frontières claires avec les domaines voisins : histoire, économie, philosophie, ethnologie...Les auteurs présentés ci-dessous sont des exemples jugés caractéristiques des modes de pensée de leur époque, sans pour autant qu'on puisse les qualifier de « sociologues ». Ce sont plutôt des « prédécesseurs ».Section ILa réflexion sociale : de l'Antiquité au Moyen Âge1. PLATON (428-347 AV. J.-C.)?>Né dans une famille aristocratique proche du régime des Trente Tyrans, Platon, élève de Socrate, est frappé par les troubles sociaux. Il garde une aversion pour la démocratie qui a condamné à mort son maître en 399. Sa pensée intéresse principalement la philosophie mais traite aussi de la société. En effet, Platon, fondateur de l'Académie (une école destinée à former des hommes d'État) se préoccupe aussi de politique, au sens étymologique du terme (polis, la ville).Sa pensée est d'abord idéaliste : la réalité, le monde sensible, ne sont que le reflet d'un monde préexistant, celui des Idées, dont l'homme aurait une réminiscence diffuse ; l'âme étant immortelle, elle garderait le souvenir des vies antérieures, au cours desquelles elle serait « tombée » dans un corps, lui faisant bénéficier des idées du beau, du juste, du vrai. Dans La République et Les Lois, Platon décrit la Cité Idéale et les moyens d'y parvenir.Cette construction vise à illustrer l'idée de justice : pour comprendre la vertu de justice individuelle, il faut d'abord l'étudier dans une cité parfaite. Platon cherche à prévenir les désordres des régimes décadents, comme l'oligarchie, la démocratie ou la tyrannie, qu'il attribue à une confusion des rôles. Aussi, préconise-t-il la séparation des fonctions de chaque groupe social : les uns seront artisans (économie), les autres guerriers, les derniers – choisis parmi les plus sages – auront la charge du gouvernement (dirigeants, magistrats) et vivront sans travailler en communauté complète (biens, femmes, enfants). Cet équilibre social est le reflet de celui de l'âme (cœur, désir, raison). Un système éducatif codifié doit sélectionner les individus selon leurs aptitudes et leurs compétences. Selon cet idéal, la cité juste respecterait une stricte division du travail :« Socrate : Mais quoi ? Faut-il que chacun remplisse sa propre fonction pour toute la communauté, que l'agriculteur, par exemple, assure à lui seul la nourriture de quatre, dépense à faire provision de blé quatre fois plus de temps et de peine, et partage avec les autres, ou bien, ne s'occupant que de lui seul, faut-il qu'il produise le quart de cette nourriture dans le quart de temps, des trois autres quarts emploie l'un à se pourvoir d'habitation, l'autre de vêtements, l'autre de chaussures, et, sans se donner du tracas pour la communauté, fasse lui-même ses propres affaires ?Adimante : Peut-être, Socrate, la première manière serait-elle plus commode.Socrate : Par Zeus, ce n'est point étonnant. Tes paroles me suggèrent cette réflexion que, tout d'abord, la nature n'a pas fait chacun de nous semblable à chacun, mais différent d'aptitudes, et propre à telle ou telle fonction. Ne le penses-tu pas ?Adimante : Si.Socrate : Mais quoi ? Dans quel cas travaille-t-on mieux, quand on exerce plusieurs métiers ou un seul ?Adimante : Quand on n'en exerce qu'un seul. »Platon, La République, livre II, 369-370, Garnier, 1966, pp. 118-119
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