D'encre et d'exil 10., Trajectoires russes. 10e rencontres internationales des écritures de l'exil
EAN13
9782842461539
ISBN
978-2-84246-153-9
Éditeur
Éditions de la Bibliothèque publique d'information
Date de publication
Nombre de pages
92
Langue
français
Fiches UNIMARC
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D'encre et d'exil 10.

Trajectoires russes. 10e rencontres internationales des écritures de l'exil

De

Éditions de la Bibliothèque publique d'information

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«Une soirée au théâtre. Après le spectacle, le public s'apprête à se rendre aux vestiaires pour prendre les manteaux de fourrures et rentrer à la maison
— or, il n'y a plus de fourrures, ni de maisons : tout a brûlé — c'est en ces termes que Vassili Rozanov, philosophe et essayiste, décrit la révolution russe qui, en 1917, mettait fin à ce « théâtre » qu'était la Russie. Une nouvelle époque commençait, qui n'avait rien à voir avec le passé dont plus grand chose ne subsistait.»
Elena Balzamo,
préface au Nouvel Abécédaire russe de Katia Metelizza, Les Allusifs, 2010

«(...) et quand plus rien ne subsiste, il faut partir. Á l'étranger, tchoujbina, en exil,
v izgnanié, des mots terribles en russe. Après 1917, la Russie a connu plusieurs vagues d'émigration. La première fut celle de ceux qui refusèrent la dictature
bolchévique, la deuxième, à la fin de la seconde guerre mondiale,
celle des prisonniers soviétiques, des « personnes déplacées », qui refusaient de rentrer dans leur pays, et la troisième, dans les années soixante-dix, qui fut celle des émigrés politiques soviétiques, des intellectuels juifs, des « dissidents »...
Paris, « le café de l'Europe », la France, furent souvent le but lointain de ces trajectoires. Déjà au XIXe siècle et au début du XXe, une diaspora russe était présente. Mais la révolution de 1917 allait donner une nouvelle visibilité à l'émigration russe en France.
Les chiffres sont éloquents : 9 338 Russes en 1851, 25 000 en 1908,
près de 400 000 en 1924...
Chaque vague compta son lot d'écrivains en fuite, de bannis, Bounine, Berberova, Remizov, Tsvetaeva, Zamiatine, Nabokov... puis plus tard Markish, Soljénitsyne, Brodski, Axionov, Nekrassov, Maximov, Siniavski, Guinzburg, Heller, Etkind,...
Par une ruse de l'Histoire, leurs mots ont été pris dans la spirale du temps et il a suffi que l'URSS implose pour qu'ils retrouvent leurs lecteurs dans leur ancienne patrie.
À la veille de 2017, il faudra plus que des discours récupérateurs pour dire que ces écrivains de l'exil ont été la vraie chance de la Russie et de sa littérature.
Et qu'on en a été souvent redevable à la France. En cette année (2010) croisée France-Russie, il était bon de le rappeler.»
Michel Parfenov
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