Librairie coiffard

Conseillé par (Libraire)
20 février 2024

Conseillé par Stéphanie et Rémy

Voici un excellent roman contemporain qui dit le Rwanda d'aujourd'hui. Un Rwanda inscrit dans la modernité mais meurtri par son passé.
Durant une année, Erika, une jeune femme vivant à Kigali, écrit à sa sœur qui réside en Belgique. Le point de départ de cette correspondance à sens unique est la rupture amoureuse d'Erika avec Vincent. Une rupture qui vient remuer la plaie béante laissée par le génocide dans l'âme des Rwandais.
Dominique Celis, tout comme Erika, est rwandaise d'origine Tutsi par sa mère et Belge par son père. En donnant la parole à Erika, elle montre la complexité de la situation très particulière qu'est la politique d'unité nationale et de réconciliation appliquée par l'Etat rwandais depuis le génocide de 1994.
Erika est habitée par un combat intérieur, elle dont les tantes ont été massacrées mais dont les parents ont réussi à se réfugier en République du Congo.
Elle est aussi entourée par des personnages hauts en couleur qu'elle fréquente chez Maman Colonel. Des hommes et des femmes qui sont sa nouvelle famille et qui apportent une grande lumière au livre et qui éclairent aussi le cheminement intérieur difficile d'Erika. Elle doit trouver le moyen de se réinventer une histoire en lien avec ce petit pays au passé indélébile que l'État souhaiterait effacer.
Il est grand temps d'entendre la voix de Dominique Celis. Elle est scandée, contemporaine, lucide, sans concession et donc essentielle.

Conseillé par (Libraire)
20 février 2024

Conseillé par Coralie et Stéphanie

Fille unique et adorée de Victoria, elle-même fille de pauvres pêcheurs basques, et de Julian, fils de prostituée élevé à l’orphelinat, Maria grandit dans les beaux quartiers parisiens grâce au métier de son père, gardien du théâtre de la Michodière. Avant même de découvrir l’énorme secret qui entoure sa naissance, Maria est déjà en quête d’identité parce qu’elle a compris au collège qu’elle ne grandissait pas dans le même milieu que ses camarades. Ils sont pourtant les « Francèses » bourgeois quand ils passent l’été à Bilbao avec ses parents. Maria mène cette quête avec sa touche personnelle, avec son culot, son humour, son rejet, son réalisme cynique auxquels se mêlent une grande fierté, un amour et une foi en la vie. Maria Larréa a un ton, elle joue sa partition de manière très entraînante. La langue est là, aux accents espagnols, elle glisse et enveloppe l’histoire de ces immigrés et surtout de ces femmes aux maternités diverses.
Article rédigé par Stéphanie Hanet pour la revue Page des libraires

Conseillé par (Libraire)
20 février 2024

Conseillé par Alexandra, Manon T et Stéphanie et Laura

Suite à la disparition d’Odile, la famille doit réapprendre à vivre sans cette figure maternelle. Malgré tout, les enfants comme les
adultes sont traversés par de nouveaux élans de vie. Même la maison n’en fait qu’à sa tête. Quel est
ce nouveau souffle qui semble traverser tout le monde ? Comment continuer à cheminer ? Trouve-t-on un jour un nouvel équilibre, ou la vie nous garde-t-elle en perpétuel mouvement ? Entre émerveillement et interrogation, il ne reste peut-être qu’à laisser la vie circuler en nous, et voir où elle nous mène.

Bérengère Cournut nous propose un récit métaphorique et enveloppant. Un roman dans lequel l’enchantement se mêle au quotidien, où la poésie accompagne les épreuves, et où l’absence est une autre forme de présence. Un vrai coup de cœur pour ce livre qui nous offre des ressources, à la fois douces et puissantes, pour nous accompagner sur notre chemin de vie.

Pauline Delabroy-Allard

Folio

8,90
Conseillé par (Libraire)
20 février 2024

Conseillé par Coralie, Stéphanie et Rémy

Ça commence par un été heureux. Un enfant est à venir. Sur le chemin du retour, Pauline et sa compagne font une halte chez les grands-parents de Pauline. Cela fait un moment qu'elle ne les avait pas vus. Sur le buffet, elle retrouve la photo de Jeanne dans un cadre doré, cette arrière-grand-mère dont elle ne sait rien mais dont elle porte pourtant le prénom.
L'été s'achève et il y a une carte d'identité à faire faire. Étonnamment, c'est la première fois, alors qu'elle a trente ans, que Pauline fait cette démarche. Elle s'attarde alors sur ses prénoms : Pauline-Jeanne-Jérôme-Ysée. Pourquoi ces prénoms ? Et quel est ce mystérieux prénom masculin venu se glisser au milieu des autres ?
Il n'y a pas de réponse à ces questions. Dans la famille, on parle mais on ne raconte pas. À ce silence va s'additionner un silence encore plus assourdissant. C'est le jour blanc, le jour du drame.
Pauline a fait des études de philosophie dont elle se souvient mal, elle a oublié presque toutes ses lectures mais elle se rappelle parfaitement des trois questions fondamentales de la pensée kantienne. Que puis-je savoir ? Que dois-je faire ? Que m'est-il permis d'espérer ? Ces trois grandes questions correspondent aux trois chapitres de "Qui sait", qui nous raconte la quête d'une vérité ou peut-être d'un mensonge, la quête d'une identité pour continuer à avancer.

Conseillé par (Libraire)
17 février 2024

Conseillé par Stéphanie, Rémy, Manon et Joséphine

« Un mystère, c’est la plus profonde chose qu’il y ait pour l’imagination humaine » écrivait Jules Barbey d’Aurevilly. Cette citation aurait eu toute sa place en exergue du roman de Camille de Peretti tant l’autrice s’empare avec talent et inventivité des énigmes qui entourent l’histoire de "Portrait d’une dame", petit tableau du grand Klimt dont on découvrit en 1996 qu’il était un repeint. En quelques lignes au début du livre, Camille de Peretti résume ce que l’on sait de ce portrait et tout ce que l’on ignore, ce sont « les faits » comme elle les intitule. Elle peut ensuite laisser place à sa créativité, imaginer une grande fresque qui démarre à New York au moment de la crise de 29, pour faire un détour en 1917 dans l’atelier de Klimt, s’arrêter quelques temps aux côtés de Martha, fille-mère, qui s’épuise dans une usine de Loebendorf et revenir dans les années 80. En alternant les temporalités, Camille de Peretti sème des indices, des histoires d’amour, des désillusions, des révélations qui happent littéralement le lecteur. Un grand coup de cœur pour ce roman sélectionné pour notre Prix du roman Coiffard 2024.